Quelque part, 2015-2016
Couloir, Polaroîd, ampoule, capteur ultra-sons
Lors d’un atelier photo, j’ai été amenée à réfléchir à la prise de vue. N’ayant pas envie de suivre le chemin traditionnel, j’ai décidé de réaliser une photo en supprimant les composantes essentielles d’une prise de vue. La photo c’est avant tout de la lumière et un point de vue. J’ai alors mis en place un protocole qui m’a emmenée dans un lieu inconnu, les yeux bandés, afin de réaliser ce cliché sans lumière et sans point de vue.
L’installation finale est aussi frustrante pour le spectateur que pour moi, lors de la prise de vue, l’image au lieu d’être développée, se retrouve effacée. Un peu comme Alfredo Jaar qui ne donne jamais à voir ses photographies.
Comment ne pas penser à cette phrase de Gary Hill : « La pensée réside essentiellement dans l’approche »…
L’idée du chemin, d’un passage avec le couloir, incite le spectateur à se rapprocher de l’image qui est sacralisée par sa mise en place. Mais c’est un leurre, plus on s’approche et plus elle disparaît. Elle n’aura été visible, ni à la source, ni dans sa présentation…